Bilan du Petit-Déjeuner « Personnalité » avec Thomas Saignes à Marseille le 27 Mai 2025

Le 27 mai 2025, le petit-déjeuner « Personnalité » organisé par le médiaClub a été un moment privilégié d’échange avec Thomas Saignes, un producteur de renom dans l’univers du cinéma et de la télévision. L’événement, qui s’est tenu à Marseille, a réuni une communauté passionnée de professionnels des médias, de créateurs et de producteurs pour discuter de la production cinématographique et télévisuelle, ainsi que des défis et opportunités dans le secteur de la production audiovisuelle.

Un parcours de producteur dévoué

Le petit-déjeuner a débuté par des échanges informels et conviviaux. Thomas Saignes, un acteur majeur dans la production de séries et de films, a ouvert le débat en revenant sur son parcours. À l’âge de 10-11 ans, il avait déjà la certitude de vouloir devenir producteur. L’émerveillement qu’il ressentait en regardant les films à la télévision, notamment les logos animés des grands studios, a été un déclencheur de sa vocation. Ce rêve d’enfance s’est transformé en réalité après de nombreuses années de travail dans l’industrie.

Thomas a partagé son parcours, en commençant par son expérience avec la Compagnie des Indes, spécialisée dans la captation de spectacles vivants, avant de passer à des productions plus internationales. Son expérience au sein de TF1 et de Telefilm Canada a été cruciale dans sa formation, lui offrant une vision globale de l’industrie audiovisuelle. Après plusieurs années au Canada, il a fondé sa propre société de production, TOMATO Pictures, et s’est lancé dans des projets de préfinancement à l’international.

L’internationalisation de la production

Thomas a révélé que, bien qu’il ait souvent travaillé sur des films ou des séries françaises, il a aussi coproduit des œuvres avec des partenaires internationaux. Sa société a été impliquée dans de grands films comme Les Adieux à la Reine. Mais l’un des aspects les plus intéressants de son parcours a été son travail avec CINETEVE où il a participé à la production de séries à gros budget, comme Parlement, qui a fait son succès, puis Empreintes Digitales, une société qu’il a rejointe en tant que producteur et associé.

Mais plus encore, c’est la coopération avec d’autres producteurs, le respect des processus créatifs et la gestion des enjeux financiers qui l’ont fait se sentir « producteur » à part entière.

Le métier de producteur : Entre création et défis

Lors de cette rencontre, Thomas a également abordé les défis quotidiens de la production audiovisuelle. Il a évoqué la difficulté de trouver des financements pour des projets ambitieux et la nécessité de convaincre des investisseurs, mais aussi de défendre des idées créatives. Le rôle de producteur est essentiel dans ce processus : celui de trouver des talents, de négocier des contrats, de gérer des budgets tout en maintenant une vision artistique.

Un des aspects fascinants qu’il a partagé est sa vision du métier de producteur. Il a insisté sur le fait qu’il n’y a pas de chemin tout tracé pour devenir producteur et qu’il est nécessaire de cumuler des compétences variées. En France, ce métier est encore très mal compris et ne bénéficie pas des formations adaptées, contrairement à des pays comme l’Allemagne ou le Canada, où il est possible d’entamer une carrière de producteur dès le début, sans forcément passer par des écoles spécifiques.

Une vision de la production contemporaine

Thomas a ensuite abordé les tendances actuelles de la production, notamment l’importance de l’authenticité dans les projets et la manière de les adapter aux spécificités locales. À travers la série en coproduction internationale, Bad Banks, il a vu comment une histoire pouvait transcender les frontières culturelles tout en restant fidèle à son essence. Il a aussi mentionné les bouleversements du secteur liés à l’arrivée de nouvelles plateformes de streaming, comme Netflix et Apple, qui imposent de nouvelles règles aux producteurs. Ces plateformes cherchent des séries de plus en plus locales, ce qui rend la coproduction européenne encore plus cruciale.

Marseille, le cœur battant de la production télévisuelle

Une partie de l’événement s’est focalisée sur le projet en cours à Marseille, Alter Ego, un projet ambitieux coproduit avec Quelle Aventure, le label d’Anne Viau au sein de Fédération et Empreintes Digitales, mené par un duo d’acteurs bien connus du public français : Eric Cantona et Bruno Sanchez. Ce projet, qui se déroule à Marseille, témoigne de la volonté de Thomas Saignes de produire des séries ancrées dans la réalité locale, tout en travaillant avec des talents internationaux.

Marseille, ville dynamique en termes de production audiovisuelle, a été un choix stratégique pour ce projet. Thomas a partagé avec enthousiasme comment la ville, avec ses ressources humaines et locales, devient un lieu idéal pour la création de nouvelles séries, en particulier grâce à l’implication d’acteurs locaux et aux équipes compétentes du secteur.

Une production en perpétuelle évolution

Ce petit-déjeuner a été un moment inspirant, où les participants ont pu découvrir l’univers de la production audiovisuelle à travers le regard d’un producteur aguerri. Thomas Saignes a démontré que l’industrie audiovisuelle est en constante évolution, et que les producteurs doivent constamment s’adapter pour répondre aux nouvelles attentes du public tout en préservant l’intégrité de leur vision créative.

Nous remercions Thomas Saignes pour nous avoir partagé son expérience, et nous avons hâte de découvrir ses futurs projets. Ce fut un moment enrichissant pour tous les passionnés du monde de la production audiovisuelle.

Nous espérons vous retrouver lors de nos prochains petits-déjeuners, pour d’autres échanges tout aussi passionnants !

Petit-déjeuner avec Thomas Saignes à Marseille

Le médiaClub Méditerranée a le plaisir de vous inviter à un petit-déjeuner exceptionnel en compagnie de Thomas Saignes, associé et producteur chez Empreinte Digitale, le mardi 27 mai 2025 à Marseille. Ce moment privilégié sera l’occasion de découvrir son parcours impressionnant et de discuter des défis et opportunités dans le monde de la production audiovisuelle.

Thomas Saignes : Un parcours d’exception dans le monde de la production audiovisuelle

Diplômé de Sciences-Po Paris avec un master en P.L.A, Thomas Saignes a commencé sa carrière en 2002 chez TF1 International, dans le domaine des acquisitions et des coproductions internationales. Il poursuit ensuite son parcours à Telefilm Canada à Montréal en tant qu’analyste aux coproductions internationales jusqu’en 2006.

Fort de ces premières expériences internationales, Thomas fonde sa propre société de production, partagée entre Montréal et Paris, où il exercera pendant huit ans. Par la suite, il occupe le poste de Directeur Général du groupe IRIS Productions au Luxembourg pendant trois ans, avant de rejoindre Cinétévé à Paris en 2017. C’est au sein de Cinétévé qu’il prendra la tête de la fiction, produisant des séries à succès telles que Parlement (3 saisons) pour France.TV et plusieurs partenaires européens, mais aussi Survivors, une coproduction entre France 2ZDFRai, et Fremantle.

Thomas a aussi participé à la production de la série Cuisine Interne pour 13ème Rue, la première série réalisée par Louis Farge.

Un avenir prometteur chez Empreinte Digitale

Depuis 2022, il a rejoint Empreinte Digitale comme producteur et associé, contribuant à la réussite de projets ambitieux. En 2023, il a supervisé la production de La Maison, la première production originale d’Apple TV+, avant de se lancer dans le tournage de la série Logout (Intraçables), une coproduction européenne entre la RTS et TF1, en compétition à Series Mania 2025.

Thomas prépare également de nouveaux projets d’envergure, dont une série pour TF1 intitulée Alter Ego, avec Eric Cantona et Bruno Sanches, dont le tournage débutera bientôt à Marseille. Par ailleurs, il est en développement avancé sur un long métrage Service Action, réalisé par Ziad Douieri, prévu pour 2026. Enfin, il travaille sur un projet de série ambitieuse, Borders, qui pourrait suivre les traces du célèbre Bureau des Légendes, avec l’aide du groupe FEDERATION Studios.

Cet événement sera l’occasion idéale pour échanger avec un professionnel du secteur sur les coulisses de la production audiovisuelle et découvrir les projets passionnants à venir.

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Philippe Martinetti à Marseille : une feuille de route claire pour une télévision plus proche des territoires

À quelques heures de l’annonce officielle du renouvellement de Delphine Ernotte à la présidence de France Télévisions pour un troisième mandat, Philippe Martinetti, Directeur délégué des antennes et des programmes de France Tv, était à Marseille pour présenter la dynamique de transformation profonde du service public audiovisuel. Ce moment n’avait rien d’anodin : il incarnait une forme de passage de témoin stratégique, confirmant la ligne poursuivie depuis 2020 par la direction du groupe et mettant en lumière le rôle structurant du réseau régional dans cette refonte. « Nous espérons très très fortement le renouvellement de notre présidente », a d’ailleurs souligné Martinetti en introduction, dans un clin d’œil à l’annonce imminente.

Un parcours engagé au service des territoires

Journaliste de formation, Philippe Martinetti a bâti sa carrière au sein de France Télévisions, où il a dirigé plusieurs antennes régionales, dont Via Stella, la chaîne méditerranéenne du groupe, marquée par une ouverture transfrontalière sur l’Italie, l’Espagne, le Maghreb. En 2020, dans un contexte de réorientation stratégique du service public, il est nommé Directeur adjoint du réseau régional de France 3 aux côtés de Stéphane Sitbon-Gomez. Ensemble, ils pilotent la transformation d’une offre longtemps centralisée vers un modèle profondément ancré dans les territoires.

Réancrer les récits : la régionalisation comme cap éditorial

Dès le début de son intervention, Martinetti a réaffirmé la ligne éditoriale : faire de France 3 une chaîne réellement régionale. « Est-ce qu’on pouvait véritablement dire que France 3 était la chaîne des régions avec 19 400 heures de programmes régionaux ? Pas certain », lance-t-il. Aujourd’hui, ce sont 42 000 heures de contenus qui sont produites et diffusées chaque année, soit plus du double. Mais au-delà du volume, c’est un changement de paradigme : donner aux territoires la capacité de raconter leurs propres histoires. Cela passe par l’émergence de premiers films, de nouveaux auteurs, de récits portés par des sociétés de production locales. Les sujets sont larges, patrimoine, histoire, société, politique au sens civique du terme, et les formats se diversifient : documentaires unitaires, séries documentaires, magazines thématiques.

Martinetti insiste : « Ce n’est pas juste un recentrage géographique. C’est une proximité de cœur, de culture. » Pour répondre à cette exigence, France Télévisions a même revalorisé en 2024, pour la première fois depuis onze ans, les apports aux documentaires régionaux à hauteur de 50 %, afin de favoriser la création locale et les premiers films.

Déconcentration : une rupture avec le centralisme parisien

L’un des tournants majeurs de cette stratégie est la déconcentration des structures. Pour la première fois, deux directions historiques de France Télévisions vont quitter Paris : celle de l’information régionale s’installera à Lyon, et celle des programmes de proximité — renommée ICI TV — prendra ses quartiers à Marseille. Ces choix, loin d’être symboliques, traduisent une volonté de faire émerger les décisions éditoriales là où les récits prennent racine. « Ce n’est pas la direction qui dit quoi faire, c’est la région qui propose », explique-t-il.

Autre transformation forte : la suppression des journaux nationaux sur France 3 depuis janvier 2023. Ils ont été remplacés par 48 éditions régionales, 24 à midi et 24 le soir, couvrant non seulement l’actualité locale mais aussi nationale et internationale. « Le journal produit en région est désormais complet, connecté aux réalités du terrain », affirme Martinetti. Une redéfinition ambitieuse du rôle des journalistes de terrain, reconnus dans leur capacité à traiter tous les sujets, y compris les plus globaux, depuis leur ancrage local.

Une stratégie numérique ambitieuse : ICI.fr et les nouveaux formats

Sur le numérique, la dynamique suit la même logique d’agrégation et de proximité. France Télévisions prépare le lancement de la plateforme ICI.fr d’ici fin 2025, conçue comme une porte d’entrée unique vers tous les contenus de proximité produits par France 3 et France Bleu. Ce site, accessible via une URL unique, proposera également à terme d’accueillir des productions issues de chaînes locales partageant les mêmes valeurs de service public, dans une logique d’« agrégation ouverte ».

Ce modèle numérique cherche à corriger une faiblesse identifiée : la difficulté d’accès aux contenus régionaux sur les plateformes actuelles. « On ne parle plus de programmation, on parle de pertinence éditoriale, de distribution adaptée au contenu », rappelle Martinetti. Cette plateforme ne sera pas qu’un catalogue : elle reflétera l’éditorialisation forte des contenus produits, leur territorialité, leur ancrage.

Formats émergents, production agile et médias sociaux

Martinetti a également plaidé pour une plus grande liberté narrative : « Ce qui compte, ce n’est pas la durée. C’est le projet. » Il a encouragé les producteurs à proposer des formats hybrides ou courts, à explorer le stand-up, les formes sérielles, le documentaire incarné ou même la fiction régionale. L’exemple de « La Conspiration du silence », produit en région et diffusé sur France 2, a été cité comme une preuve que les créations issues des territoires peuvent trouver un écho national.

Autre avancée : un budget spécifique fléché dès janvier 2025 pour financer des contenus exclusivement conçus pour les réseaux sociaux. Martinetti parle ici d’une « première tentative », destinée à explorer d’autres modèles économiques, notamment via des partenariats avec des startups ou des jeunes sociétés innovantes. Un appel à projets sera lancé à la rentrée.

Un nouveau pacte de confiance entre régions et service public

En toile de fond, c’est un modèle complet de l’audiovisuel public que Philippe Martinetti dessine : un modèle plus horizontal, plus proche, plus souple. Il évoque même la possibilité d’une collaboration renforcée ent